[Elzen]Ennui

Ennui d'un après-midi d'hiver, d'un ciel grisâtre, chape sans limite d'une infinie langueur. Les yeux dans les nuages, je me perds, je me noie, je nage, je m'ébats, m'accrochant ci et là à d'éphémères volutes s'effilant sous mes doigts. Je tente en vain de me raccrocher au sol, j'agrippe ma chaise, me cale dans mon siège. Mes talons persistent à décoller, mon esprit à s'envoler, envies d'ailleurs. Un rayon, une trouée, une lumière, peut-être une solution. Je m'en approche d'abord lentement, puis de plus en plus vite. Mes doigts desserrent peu à peu leur étreinte, mes bras se font légers. Ça y est, je pars. je ne sais pas où, je ne sais pas comment mais j'y vais, et à vitesse grand V. WoOoOoOo je crie, libère l'air emprisonné dans mes poumons, laissent s'échapper les noires pensées qui m'obscurcissaient la vue, noircissaient ma vie. Libre, enfin. Mordorée, ambrée, la lueur est là, juste devant moi. J'hésite. Qu'est-ce qui me retient? Mon travail? Déjà deux mois et demi, la fin approche mais je n'en puis déjà plus. Mes amis, relations superficielles où tout n'est que masques et hypocrisies, mensonges et tromperies. Tout le reste n'est que matériel, grain de sable en comparaison de cette plénitude qui se profile à l'horizon. La félicité absolue  n'a jamais été aussi proche, je sens sa chaleur remonter le long de mes nerfs, l'adrénaline se déverser dans mon cerveau.

J'entre.

Rien, même pas le vide, rien. Nulle sensation, nulle vision. Rien. Le néant le plus total. Ma conscience s'agite, mes sens s'ébrouent en toutes directions. Je suis perdu, littéralement. De déstabilisé, je deviens paniqué, j'ai peur. Cela ne se peut, il y a forcément quelque chose, de la matière, du bruit...Rien. Où est mon corps? je suis devenue pensée. Reste calme, rationalise, il y a forcément un explication logique à tout ceci. Tu t'es sans doute endormi sur ta chaise. Réveille-toi, réveille-toi, ma litanie devient mantra, mais la méthode coué ne m'est d'aucun secours. Je commence à radoter, où suis-je? Où est mon corps? J'ai oublié, je me souviens d'un paysage, arbre solitaire au milieu d'une terre ocre, branches pendantes sur un banc immaculé. Où était-ce? Je ne le sais plus. Un visage, deux grands yeux noisettes, une étincelle au fond des pupilles se rapprochent de moi et me murmurent des phrases incompréhensibles. Des cris, je crie, je ne sais pas où je suis, on me chahute, me porte aux nues, je suis le centre de l'attention. Boum, boum, bruit sourd qui résonne à mes oreilles. Je crois comprendre mais je ne sais quelle sera la prochaine étape de ses réminiscences. Hé mais, je pense. je suis redevenu moi, enfin ce qui me reste de moi, une conscience. Finalement, je suis limité. Étriqué, je me sens nu sans ce qui faisait de moi un être humain. Un bras, une jambe, je donnerais tout pour avoir ne serait-ce que l'un des deux et tâter ces ténèbres insondables, savoir ce qui m'attends si je projette mon esprit vers l'avant, mais je n'ai plus rien. Couard j'étais auparavant, couard je suis resté, je n'ose bouger ne serait-ce qu'une once de pensée, imaginer me déplacer dans cet océan obscur.

Une seconde, une minute, une heure, un jour, un mois, une année, comment savoir? Je ne ressens plus l'appel de la faim, je n'aperçois plus les cernes qui me défiguraient. Nul utilité d'une bouteille d'eau et d'une boîte de doliprane en ce lieu. De ceux-là, je suis heureux de plus avoir à en user, ni d'en abuser. Que faire? Chanter. Quelques notes, un air triste, voilà ce qui me vient. De toute manière pas un son ne pénètre jusqu'à mon pavillon. Seuls les souvenirs de mélodies fredonnées au matin résonnent dans ce que je crois encore être ma tête.

(la suite pour plus tard, peut-être...)

L'adrénaline viens des glandes surrénales et non du cerveau
Sinon c'est tres beau.

Peut etre un retour ou deux a la ligne en plus rendrait letexte plus lisible au début.

Et comme je t'ai dit sur msn, un poil trop de synonyme ... on dépasse pas les 3 choses dans une liste sinon ca fait lourd.

Sinon beau vocabulaire et symbolique.

C'est tres particulier comme univers, mais j'aime bien ton style, ca se lit assez facilement... et j'ai envie de lire la suite, c'est bon signe ^^

Bref, bravo, et... à quand la suite?

Un poil (de loup bien sûr) trop pavé comme le fait remarquer Larme. Et je ne suis pas toujours d'accord avec la ponctuation, mais pour le reste c'est sympathique avec quand même un début un peu brouillon, je trouve.

Mais j'espère lire une suite prochainement, à la différence d'une histoire commencée avec Larme et que vous n'avez jamais achevée

Looool tu nous en veux toujours pour cette histoire inachebé ^^ faudra qu'on la finissent un jour c'est vrai.

Larmedargent a écrit:

Looool tu nous en veux toujours pour cette histoire inachebé ^^ faudra qu'on la finissent un jour c'est vrai.

oui ! J'en veux à tous ceux qui me proposent des histoires plaisantes et qui ne m'en offrent pas la fin

J'aime beaucoup le style, beaucoup de ponctuations c'est vrai, mais ça donne un rythme plaisant au tout.

Lalaru a écrit:

J'aime beaucoup le style, beaucoup de ponctuations c'est vrai, mais ça donne un rythme plaisant au tout.

je ne dis pas qu'il faut réduire la ponctuation pour faire des grandes phrases. Mais je remplacerai quelques virgules par des points pour justement mieux séparer les actions tout en gardant le rythme rapide.

Tout d'un coup, mon coeur que je croyais perdu se met à battre de plus en vite, de calme il devient effrené en à peine quelques secondes. Il m'assourdit. je panique, je ne le contrôle plus. Le sang circule en moi à toute allure il bouillone, véritable raz de marée intérieur. mes membres me reviennent peu à peu, peut-être reprennent-ils la vie, peut-être n'avaient-ils jamais disparus, peut-être n'était-ce qu'une illusion, fruit de mon imaginaire débridé, je ne le sais pas. Je profite, je m'étire, je me prend les mains, les pieds, les jambes. Je fais un bilan. Même si autour de moi le néant demeure, j'ai néanmoins retrouvé le toucher. L'espoir revient. J'ai moins peur. Je suis entier, je peux bouger, marcher, courrir, partir. Alors je mets un pied devant l'autre, et je recommence, encore et encore. J'ai le poids d'une plume, aucune pesanteur ne me retient. je ne sais où je vais, je viens denulle part et je me rends vers le néant abssolu, littéralement à l'aveuglette. J'imagine mille formes les plus fantasques et les plus psychédéliques. Je suis parmi les ombres, j'entends leurs cris dénaturés. Bercé aux univers de ténèbres, j'en aperçois les séides, je fantasme.

L'un d'eux me touche. Aïe. Pic de douleur de prime abord puis sournoise et insidieuse diffusion le long de mon epiderme. Mes poils se hérissent, je me mords la langue. Un marteau piqueur joue les casses noisettes de Tchaikowski dans ma tête. Puis c'est le tour d'un horrible bourdonnement qui me vrille les tympans, valkyries en pleine chevauchée, apocalyse de l'instant présent. A côté de cela, fractures et luxations n'étaient rien, j'étais un privilégié de la souffrance. L'injustice est maintenant réparée, je souffre mille maux. AAAAAAAAAAAAAAhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh. Cri de désespoir, pourquoi moi? Quand cela va-t-il donc cesser? Mon bras n'est que supplice, ma main me brûle à force de le serrer. Je retiens ma respiration, mais la douleur ne semble pas vouloir se résorber d'elle-même. J'aspire et j'expire de grandes goulées, rien ne s'évacue. je tente de me concentrer sur un point précis. Rien ne se distingue à l'horizon. Je prend alors pour focus mon bras valide. Toutes mes pensées vont vers lui, je suis en lui, il est en moi. Enfin! Elle s'est évanouie. Ma main broit le vide, là où auparavant tout n'était que plaie. Je suis manchot.

Ce n'est pas "luxations" que tu voulais écrire plutôt que "lustrations" ?!?

Mon bras n'est que ?

Et il manque le "n" à "manchot" !!

Voilà pour les petites remarques. J'aime bien sinon !! ^^

fait à l'arrache vous l'aurez compris^^mais merci je vais corriger de ce pas

Pas mal du tout pour quelque chose de fait à l'arrache

Carrément ! j'adore, si on oublie les quelques petites fautes d'orthographes glissées ça et là (on fera comme si y'en avait pas)